les obliques

On l’a déjà dit sur ce site, le jazz laisse à l’auditeur ses propres capacités de jugement et compte avant tout sur ses possibilités sensorielles. C’est une musique à la porosité native et ça la rend tellement difficile à définir. Elle a pu participer à l’émergence de courants tels la funk ou le hip hop, il maintient, aujourd’hui encore, des liens forts avec le rock, le blues, le groove mais aussi l’électro, la musique contemporaine ou ses racines traditionnelles venues d’Afrique ou des Caraïbes.  Alors LeBloc a rejoint La Vapeur sur sa proposition de faire se percuter joyeusement des groupes et des esthétiques qu’on finirait par rassembler dans un même plaisir auditif.

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La Vapeur, 42 Avenue de Stalingrad, 21000 Dijon 

LES OBLIQUES #2

29 octobre 2020 - 18H30

ARFI,

L’histoire du jazz est pleine de coups de bol. Par exemple celui qui vous offre un studio vide et une demi-journée off. C’est le coup de pouce du destin à Eric Dolphy pour enregistrer les 5 tracks d’un album charnière. Out To Lunch, parti déjeuner, c’est le titre. Richard Davis, Tony Williams, Bobby Hutcherson et Freddie Hubbard, c’est le reste line-up impérial. L’album sort chez Blue Note en 1964, il est joueur, pleins d’angles aigus et de chausse-trappes magnifiques. Plein de petits bonheurs aussi. Ça joue free, ça mélodise avec une beauté à pleurer. En parlant de pleurer, Dolphy meurt la même année, trop tôt pour jouer en scène son disque. L’histoire du jazz est pleine de coups du sort. Et de ressorts. En 2020, un autre quintet remonte les rouages de la mécanique d’Out To Lunch, en préserve les trouvailles à plaisir, en rejoue les inventions d’alors. Ce quintet est sorti des rangs de l’ARFI, repaire lyonnais et historique de zinzins jazzophiles. Son idée est une classe idée, et Dolphy, jamais rentré d’être parti déjeuner, paie l’addition rubis sur l’ongle. Grand prince.

Release Party.

Line-up :
Mélissa Acchiardi (vibraphone), Christophe Gauvert (contrebasse),
Guillaume Grenard (trompette), Clément Gibert (sax alto, clarinette basse)
et Christian Rollet (batterie)

LES OBLIQUES #1

10 septembre 2020 - 20h

Anthony LAGUERRE,

Sa puissance de chamane en bordée n’est pas loin de rappeler ce que peux faire Colin Stetson au sax baryton. Le nancéien sait très bien combiner groove hypnotique, petits drones télécommandés et frottements en tout genre. Myotis, son solo de bastoche, est un déluge sonore magistral. Ça cogne contre le silence, ça joue avec les résonances, ça vous englobe le corps et l’oreille. Avec force et tendresse.

Yin Yin

Convoquant les rythmes thaïs et vietnamiens des années 60-70, il est pourtant batave. Yīn Yīn a pioché des sons venus d’ailleurs dans les bacs à vinyles pour créer une disco mondiale dansante et réjouissante. Ficelant leur très attendu premier album au pied d’une montagne nommée Alpaca Mountain, ce jeune groupe a déjà livré deux 45t vinyls qu‘on pourrait qualifier de funky-asiatico-tropicaliste merveilleux. Simplement.